L’intervention éducative comme notion fédératrice de l’équipe Icare

Le terme d’intervention est porteur d’une histoire aux origines « chargées », induisant des implications idéologiques et éthiques qui touchent nécessairement à la définition du rôle et de la posture du chercheur en sciences humaines et sociales. Dans les contextes ultramarins dans lesquels nous exerçons, l’activité de « chercheur interventionniste » devrait se structurer au regard de plusieurs traits particuliers que nous listons brièvement pour les besoins de l’exposé :

- celui de l'adaptation des cadres conceptuels ;

- celui de l’actualisation des données empiriques ;

- celui des interactions entre terrains et cercles contextuels dans lesquels ils s'insèrent ;

- celui des savoirs "situés" issus de la recherche ;

- celui des usages et des savoirs professionnels.

 

L’équipe Icare entend s’inscrire dans une posture interventionniste nécessitant des garde-fous et un double questionnement épistémologique et éthique récurrent. Pour ce faire, elle recourt à la notion d’intervention éducative aux origines de laquelle on trouve les travaux de Louis Not puis, une modélisation adossée aux travaux de la Chaire de Recherche qui porte son nom « Chaire de Recherche du Canada sur l’Intervention Educative » (CRCIE, Québec), sous la direction du Professeur Lenoir.

Le cadre de référence développé par la CRCIE prend appui sur 6 concepts que nous revisitons au sein d’Icare : celui de curriculum ; ceux de pratique et d’activité ; celui d’intervention éducative en tant que construit théorique de la pratique ; celui de médiation, de situation, et enfin, celui de dispositif.

 

Ce cadre de référence, qui balise notre projet, a été questionné collectivement lors d’un colloque organisé à ce propos fin avril 2014. La présence de collègues externes à notre équipe lors de cette manifestation a permis une mise en perspective de nos choix scientifiques. Enfin, d’une certaine façon, ce colloque a marqué symboliquement l’entrée d’Icare dans son projet quinquennal.