Antoine Launey

Doctorant, 7e section, Université de Polynésie française

Directeur de thèse : Jacques Vernaudon, Université de Polynésie française

Co-directeur : Laurent Puren, Université de La Réunion

Mail :launey.antoine[at]gmail.remove-this.com

Parcours :

Formé initialement en Lettres modernes, puis en didactique des langues, j’ai longtemps travaillé en tant qu’enseignant de FLE/FLS. Je me suis toujours intéressé à la question de la scolarisation monolingue en français dans les Outre-mers, souvent plurilingues. Je réside depuis une dizaine d'années à Tahiti. Ce travail de thèse est avant tout personnel. Il a vocation à synthétiser et approfondir un ensemble de pistes de réflexions sociolinguistiques et didactiques issues de mon expérience en tant qu'enseignant de français et de lettres en Polynésie française.

Titre provisoire de la thèse en cours : 

Le français vernaculaire et l'enseignement secondaire à Tahiti : pratiques linguistiques et non-dits pédagogiques d'une langue invisibilisée

 

Résumé :

Cette thèse se situe à la croisée des champs de la sociolinguistique, de la didactique du français et de la sociologie de l'éducation. Elle se penche sur les variations du français pratiqué dans les Îles du Vent, en Polynésie française, marquées par les influences lexicales, phonologiques et syntaxiques du tahitien ainsi que sur l'influence que cette variété vernaculaire de français peut avoir sur l'enseignement secondaire dans cette région du Pacifique où le français standard est la langue de scolarisation majoritaire et sur la réussite scolaire des élèves. Le "français local" s'est répandu, dans les Îles du vent en premier, puis s'est exporté ensuite aux autres archipels de la Polynésie française, en occupant l'espace social laissé vacant par le déclin de la pratique intergénérationnelle des langues polynésiennes. Il reste cependant peu décrit. Les représentations sociolinguistiques le concernant, qui paraissent négatives, ont été également peu étudiées et la question se pose de la considération que lui accorde le système éducatif dans le contexte post-colonial polynésien. Cette recherche comprend donc deux volets principaux: une enquête sur les pratiques linguistiques intrafamiliales et entre pairs des élèves visant à déterminer avec précision la réalité de l'utilisation du français au sein du plurilinguisme des Îles du Vent. En complément, cette thèse se penche sur la manière dont cette variété de français est prise en compte par les enseignants, ainsi que sur les représentations sociolinguistiques tant auprès du personnel enseignant que des élèves. Ce travail vise donc à vérifier l’hypothèse que l'écart normatif, s'il est passé sous silence lors de la scolarité, entre le français maîtrisé par les élèves et le français exigé par le système éducatif polynésien est générateur d'une forme d'insécurité linguistique nuisible pour la réussite scolaire de l'ensemble des élèves de Polynésie française.

 

Mots clés : sociolinguistique, didactique des langues, insécurité linguistique, Français langue de scolarisation, variété de français,  Polynésie française, francophonie en Océanie