Cécile Pedro

Doctorante, 70e section (Sciences de l’éducation)

Directeur de thèse : Liliane Pelletier

Mail :pedrocecile2[at]gmail.remove-this.com

CV

Présentation et parcours :

  • 2018 à aujourd’hui : Assistante pédagogique de lettres au sein d’un lycée polyvalent.
  • 2016 – 2018 : Master recherche en éducation – Assistante de recherche sur le projet VSI porté par Liliane Pelletier – Intervenante de l’association Énergie Jeunes (persévérance scolaire)
  • 2015 - 2016 : Licence Sciences Sociales - Stage en école primaire.
 

Titre provisoire de la thèse en cours : 

La collaboration famille-école-territoire : recherche-intervention qui vise la création d’un tiers-espace par le dispositif Centres Relier, pour accompagner les enfants victimes de harcèlement vers le raccrochage.

 

Résumé :

Ce projet de thèse CIFRE, s’inscrit dans le programme de recherche École et Société(s) Inclusives (ESI) du laboratoire Icare, particulièrement sur l’axe des pratiques collaboratives.Il traitera de la question du harcèlement dans un contexte d’école inclusive, notamment dans l’Académie de La Réunion.

Il est intéressant de constater que, dans les mesures exposées par le Ministère de l’Éducation Nationale et les diverses propositions faites par Balanant (2020) dans un rapport de mission gouvernementale, aucune d’entre elles n’aborde réellement l’intérêt d’une alliance éducative entre les familles, l’école et le territoire pour favoriser la lutte contre ce phénomène. Pourtant, les rôles et responsabilités de chaque instance dans le parcours de l’enfant, sont considérés comme complémentaires ainsi que la collaboration entre chacun, qui est elle-même perçue comme une nécessité à l’épanouissement du jeune mais aussi de toute la communauté éducative (Allenbach & al, 2016).

En appui de la proposition n°94 élaborée par Balanant (2020) qui invite à faciliter la présence des associations d’accompagnement et de prévention de lutte contre le harcèlement en milieu rural, l’association Centres Relier propose un dispositif pour accompagner de manière anticipée les jeunes en difficultés relationnelles, notamment ceux qui ont été victimes de harcèlement, en vue de réduire la mise en place de traitement par des soins pour ces derniers. Pour ce faire, l’association accompagne les territoires et les académies sur les ressources existantes, dans la création de tiers-espace hors école, pour permettre à ces jeunes de prendre du recul vis- à-vis de leur quotidien avant de réintégrer la communauté éducative. En expérimentation depuis 2018, à Évry-Courcouronnes, trois nouveaux territoires d'accueil qui seront concernés par l’objet d’étude, ont décidé de mettre en place le dispositif : La Réunion, Paris (14e), Meudon.

Les éléments de problématisation se construisent autour du travail collectif que Thomazet et Mérini (2014) définissent comme un espace intermétiers (formé par les divers acteurs amenés à travailler ensemble) d’une part, et autour de l’impact de ces partenariats sur le bien-être des enfants, victimes de harcèlement notamment au travers du sentiment de justice, d’appartenance et de sécurité (Janosz, 1998, Débarbieux, 2012) qu’ils peuvent ressentir au sein de leur communauté apprenante, d’autre part. Ainsi se pose la problématique : De quelles façons le collectif famille-école-territoire se développe, dans l’accompagnement des élèves victimes de harcèlement et comment se raccrochent scolairement et socialement les jeunes, au travers de cet espace intermétiers ?

Trois premières approches scientifiques vont venir étayer mes réflexions théoriques. Une approche écologique, au sens d’Urie Bronfenbrenner (1979), qui se repose sur l’idée que l’environnement influence le développement de l’individu tout autant que l’individu construit lui-même son environnement. Une approche sociologique, qui concernera les interactions facilitatrices ou inhibitrices entre le monde de l’école et le monde « hors l’école », permettant ou non de raccrocher un élève victime de harcèlement à son parcours scolaire. Une approche de type ethnographique, en vue de comprendre les processus interactionnels dans la synergie famille-école-territoire en passant par une démarche de dépliage et d’explicitation (Pelletier et Marcel, 2018), afin de permettre aux acteurs de donner du sens à leur pratique.

Du point de vue de la méthode scientifique, il s’agira de construire une démarche de type « recherche-intervention » (Pelletier & Marcel, 2018), inscrite dans le vaste champ des recherches collaboratives (Desgagné, 1997)

Concernant la méthodologie de recherche, il sera question d’une phase préparatoire, qui permettra d’établir un premier lien entre le terrain et la recherche, mais également de comprendre de manière ethnographique, les enjeux du projet Centres Relier. À la suite de cette phase, il s’agira de démarrer une étude comparative, pour observer les spécificités et les invariants dans la mise en place du dispositif par les trois nouveaux territoires d’accueil. Enfin, un suivi de cohortes, auprès des acteurs au travers du dispositif pour les accompagner dans leur développement personnel et professionnel au sein du collectif famille-école-territoire, ainsi que de quelques élèves impliqués dans le projet. Des outils de recueil de données tels que des grilles d’observation en situation, des focus group, des auto-confrontations, entretiens individuels, ainsi que des cartes des dynamiques interactives permettront d’enrichir ces trois entrées méthodologiques.

Le projet de recherche se construit ainsi, en collaboration étroite entre le laboratoire Icare et l’association LesCentres Relier, permettant d’aller et venir entre les deux structures pour mener un travail de recherche autant au travers de la participation à la vie du laboratoire, qu’à la récolte de données sur le terrain auprès de l’association

 

Mots clés : partenariat, harcèlement scolaire, bien-être, communauté éducative, territoire, dispositif, association.