Delphine Bittighoffer

Delphine Bittighoffer a soutenu sa thèse en juin 2014 à l'Université de Nantes.

 

Section CNU : 07/70èmes sections

 

Directeur de thèse : TUPIN Frédéric

Co-encadrante : DAT Marie-Ange

 

Membres du Jury :

  • LENOIR, Yves, (Président) Professeur à l’Université de Sherbrooke

  • SPANGHERO-GAILLARD, Nathalie, Professeure à l’Université de Toulouse 2

  • MANGIANTE, Jean-Marc, Professeur à l’Université d’Artois

  • DAT, Marie-Ange, MCF à l’Université de Nantes

  • MARCEL, Jean-François, Professeur à l’ENFA, Toulouse Auzeville

  • TUPIN, Frédéric, Professeur à l’Université de La Réunion

 

Statut et poste actuel : MCF à l’Université d’Angers

 

Titre de la thèse soutenue :

Les élèves allophones à l’épreuve de l’apprentissage d’une langue seconde : des politiques éducatives aux processus de compréhension

 

Résumé de la thèse :

Cette thèse mobilise de façon croisée les sciences du langage et les sciences de l’éducation.

Elle a pour objet l’accueil des élèves allophones au collège dans le système éducatif français. Elle porte notamment sur l’apprentissage de la langue seconde par ces élèves et, plus particulièrement, sur les processus de compréhension qui le sous-tendent.

La situation de ces élèves repose sur un paradoxe qui conduit la plupart d’entre eux à se retrouver « en difficulté » alors que leur structure cognitive est potentiellement favorablement porteuse d’apprentissage via la mobilisation de leur répertoire langagier plurilingue (Klein, 1995 ; Williams & Hammarberg, 1998 ; Cummins, 2001 ; Hufeisen & Gibson, 2003 ; Hamers, 2005 ; Véronique et al, 2009).

Nos données ont été recueillies in situ entre janvier 2011 et mai 2012 au sein de quatre académies (Créteil, Grenoble, Nantes et Toulouse). Il s’agissait pour nous, dans un premier temps, d’examiner les politiques éducatives préconisées par le Ministère de l’Éducation nationale (2002 et 2012) et leurs applications concrètes au sein de dispositifs d’accueil différenciés que nous confrontons.

Dans un second temps, à partir des observations menées au sein des dispositifs, puis en «classe ordinaire», et sous l’éclairage d’une première série d’entretiens menés auprès d’un échantillon de 26 élèves observés en classe, nous avons pu mesurer l’importance de la compréhension, notamment de l’oral, dans le processus d’acquisition de la L2 (Brumfit, 1984 ; Krashen, 1994 ; Courtillon, 2003 ; Germain & Netten, 2010).

La problématique de notre recherche s’est alors stabilisée autour d’une question centrale que l’on peut résumer ainsi : quels sont les facteurs qui accompagnent ou au contraire entravent le processus de compréhension des élèves allophones ? Nous avons également souhaité répondre à une autre question plus large dédiée aux éléments qui favorisent ou inhibent la réussite de ces élèves en «classe ordinaire».

Pour répondre à ces questions, nous avons mené des entretiens semi-directifs structurés (Blanchet & Gotman, 2006) en adoptant une posture compréhensive (Kaufmann, 2007) fondée sur une démarche empathique (Duschene, 2000) auprès d’un nouvel échantillon de 22 élèves scolarisés en 3ème. Lors de l’analyse des entretiens, nous avons déterminé la dimension axiologico-affective de leur discours (Kerbrat-Orecchioni, 2009) et identifié les stratégies d’apprentissage (Cyr, 1998) auxquelles ces élèves ont eu recours pour faire face à ces mises en état de submersion (Hamers & Blanc, 1983 ; Dabène, 1994 ; Puren, 2004) en « classe ordinaire ». Nous avons également voulu déterminer les origines de leur parcours de «réussite» ou «d’échec» à partir de variables présentes sous forme d’un « portrait idéal-typique» (Tupin, 2003) d’un élève allophone en situation de «réussite».

Nous avons ainsi pu montrer l’importance de la présence d’un environnement émotionnellement sécurisant pour apprendre la langue seconde par des adolescents en contexte d’exil (Collès, 2002 ; Arnold, 1999 ; Pavlenko citée par Mitchell, Myles & Mardsen, 2013 ; Dat, 2011 ; Krüger, 2012 ; Moro, 2002 et 2012) et la nécessité, pour l’institution scolaire, de prendre véritablement en compte l’altérité langagière au sein des classes.

 

Mots clés : apprenants allophones, langue seconde, processus de compréhension dispositifs d’accueil, émotions, politiques éducatives, stratégies d’apprentissage, portraits idéaux-typiques.